Bon, ben voila. Le premier supplément de Conf' 3 est sorti il y a maintenant cinq jour, je l'ai lu, relu, rerelu, rererelu, rerererelu, etc. et j'ai donc commencé a me poser la terrible question que vous attendez tous : qu'est-ce que je vais pouvoir faire comme compagnie de mercenaire. Après plusieurs secondes de réflexion, je me suis tourné vers les gobelins, braves et puissantes créatures s'il en est. Bref, mes aventuriers seront de courageux gobelins. Et voici, le background (enfin le début), de cette formidable et terrible bande de gob !
Sanskashé Gobiro : Après avoir fini de prévoir de débuter de longues et fructueuses études à l’école d’Uraken, Sanskashé Gobiro eut soudain la révélation qui guiderai désormais ses pas sur l’honorable route qui le conduirai vers le succès aussi certainement qu’elle lui apporterai richesse et gloire. Il se trouvait dans une taverne, qui d’aucun aurait plutôt qualifié de bouge infâme et sordide que seul fréquentait la lie de la population de la ville. Il s’était installé au bar, fort de sa résolution de rejoindre la plus prestigieuse école militaire de la nation gobeline, position à peine revendiquait par moins d’une quinzaine d’autre, et avait passé commande, se jurant de payer le tavernier dès qu’il toucherait sa première solde. Ou sa seconde. Ou en tout cas l’une des suivantes. Enfin, il finirait par payait, il le savait. Sauf si l’établissement venait à disparaître avant qu’il ne puisse s’acquitter de sa dette, soit ravagé par un soulèvement de la clientèle, ou si le seigneur Ûraken décidait de le fermer, ou si un troll ou un ogre venait a heurtait par hasard la façade vétuste du bâtiment qui ne l’était pas moins, bien au contraire.
Alors qu’il rêvassait au fabuleux destin qui l’attendait une fois qu’il aurait rejoint la Grande Académie de la Guerre, où tous resteraient béas d’admiration face à sa prodigieuse dextérité, où les plus grand officiers s’extasieraient devant l’audace des nouvelles tactiques militaires qu’il proposeraient quotidiennement, ou les savant jalouseraient les prodigieuses machines de guerres qu’il concevrait, une violente dispute éclata entre deux groupes de jeunes gobelins assis de part et d’autre de la petite salle. Chacune des deux bandes était visiblement menée par un jeune gobelin, et les charismatiques leaders étaient d’ailleurs montés sur leur table pour mieux se défier au cours d’une grande joute oratoire digne des plus grandes engueulades entre marchands se disputant la meilleure place pour installer leur échoppe lors d’une foire.
Chacun d’entre eux hurlait à tour de rôle les innombrables actes de bravoure accompli par leur groupe, pour la plupart pure plagiat des faits d’arme d’aventuriers de grand renom dont les exploits était parvenu jusqu'à leurs oreilles. A chaque fois que l’un des orateurs prenait la parole, les partisans de son adversaire couvraient sa voix de leurs hués et jetaient vers lui les restes que contenaient encore les plats qu’ils avaient commandés pour leur repas et dont les rats n’avaient pas voulus. Sanskashé Gobiro écoutait attentivement, tout du moins essayait-il dans le vacarme ambiant et l’agitation qui animaient la pièce. Voir devant lui ces vaillants héros qui avaient bravé mille morts pour amasser quelques Klûs dans l’unique but d’assouvir leur cupidité l’émouvait beaucoup. Plusieurs fois, il se reconnu dans le discours des capitaines des compagnies lorsqu’ils ventaient les grandes qualités des leurs et les la vaillance avec laquelle ils avaient défendu les valeurs de No-Dan-Kar. Il s’imaginait déjà extorquer à son employeur quelques piécettes supplémentaires pour remplir sa mission après qu’un événement imprévisible lui ait donné le prétexte qu’il attendait pour augmenter ses tarifs. Lui aussi, il voulait partir à l’aventure pour amasser une fortune colossale et pouvoir s’acheter un titre de noblesse afin de pouvoir mépriser ouvertement les gobelins ayant moins bien réussi que lui.
Finalement vint le moment que tous présentait depuis fort longtemps déjà : les compagnies proposèrent leurs services aux personnes présentes avec force détails quand à leur tarification avantageuse et aux innombrables garanties qu’elles offraient. Chacune des deux bandes s’était présenté comme étant LE meilleur parti d’aventurier qu’il était possible de trouver sur Aarklash, que leur chef était l’un des tout meilleur stratège que les gobelins n’aient jamais formés, que la valeur de leurs guerriers n’était plus a prouver. Selon eux, la simple évocation de leur nom avait suffit à repousser les hordes Achéroniennes à Kaïber, que les Drunes et les Dévoreurs faisaient de leur mieux pour éviter de s’attaquer aux communautés sous leur protection et que l’Empereur Izothop faisait appel à eux presque quotidiennement pour les missions les plus importantes. Ils passèrent plus brièvement sur les garanties, notamment « satisfait ou remboursé au quart, moins les frais » avant de hurler a plein poumon leurs terribles cris de guerre qui ne manquèrent pas de faire fuir la plupart des rats infestant la salle, du moins pour un temps.
Tous les jeunes gobelins désoeuvrés présents dans la taverne s’agitaient fortement face aux puissants guerriers qui leur faisaient face. La plupart d’entre s’imaginaient déjà revenir, vainqueur d’une terrible campagne à travers tout Arklash, couvert de gloire et surtout immensément riche. Quelques-uns avaient même décidés d’harceler les deux groupes jusqu’à ce que l’un d’eux les accepte dans leurs rangs. Etrangement, cette manœuvre ne posait que peu de difficulté, les groupes de gobelins ayant une nette tendance à subir d’importante rotation de leurs effectifs entre chaque quête, l’arrivé de main d’œuvre inexpérimentée et bon marché était une aubaine. Sanskashé était, quand à lui, beaucoup plus sceptique. Un guerrier de sa valeur, qui aurait sans nul doute était l’élite de la Grande Académie de la Guerre, ne pouvait se soumettre aux ordres d’un autre. C’était à lui de fonder le groupe qu’il dirigerait, d’une main habile et sûre, vers la gloire. SA gloire. Il bondit à son tour sur sa table et beugla en direction de l’assemblée ses intentions :
« Moi, le valeureux Sanskashé Gobiro, officier de la Grande Académie de la Guerre, puissant guerrier et redoutable commandant, vais vous montrer à tous comment se comportent de véritables Héros. Je vais partir à travers Aarklash et partout où je poserai les pieds, les foules s’écarteront religieusement de mon chemin. Ma gloire sera si grande qu’elle plongera à jamais dans l’oubli tous mes rivaux dans l’oubli, hormis peut-être le grand Myamoto Gobushi qui me répétait encore il y a peu à quel point il regrettait de ne pas m’avoir à ses cotés. Bien sur, il conçoit tout à fait que quelqu’un de ma valeur préfère suivre sa propre destiné.»
Dans l’ensemble, il était plutôt satisfait de sa prestation. Il en avait dit assez pour attirer l’attention de la foule mais trop peu pour encourir les foudres des aventuriers présents dans la taverne, du moins l’espérait-il. La plupart des regards s’étaient tournés vers lui. Beaucoup semblaient admirer le noble héros qu’il venait d’imaginer, conception sur mesure de leader charismatique offerte au public, il pourrait toujours se recycler conseiller un communication si sa carrière d’aventurier tournait court. Les deux bandes d’aventuriers semblaient quand à elles assez mal prendre l’arrivée d’un concurrent sur la marché et laissait planer le risque d’une O.P.A (Opération Pratique d’Anéantissement), fatalement agressive dans ce milieu. Un gobelin particulièrement trapu, selon les normes de ce peuple, s’écarta de la foule assemblée et se plaça en face de Gobiro.
« Les amis de Myamoto Gobushi ne sont pas les bienvenus. Les Sept Samûras ont écrasé les huit compagnies dont j’ai fait partie jusqu'à aujourd’hui et ils me le paieront ! Et j’aime pas les avortons de la Grande Académie de la Guerre, ils m’ont sorti à grand coup de pied dans l’arrière train là-bas… »
Sanskashé se repositionna plus à son aise sur son siège, oscillant entre la joie de voir son mensonge accrédité par l’un des mercenaires et une irrépressible envie de prendre la fuite et sortir le plus vite possible de la taverne, si possible sans laisser à quiconque le temps de réagir. Il aurait bien aimé trouver une répartie habile pour ridiculiser son vis-à-vis, mais malheureusement celui-ci fut plus rapide et lui expédia une assiette encore à moitié pleine d’une immonde bouillie de rat au visage. Ne pouvant laissé son honneur être ainsi bafoué, du moins sans ruiner son magnifique mensonge, il ne se fit guère attendre et réagit avec la plus grande promptitude
« C’en est trop ! Monsieur, vous m’en rendrez raison !
-J’t’attend nabot
-Vous m’avez offensé, j’ai donc le choix des armes»
Sans perdre un instant à signaler que le duel a commencé, Sanskashé se précipite sur un grand panier posé sur le comptoire remplie de figue bien trop mures et entame un pilonnage en règle de son adversaire. Ce dernier, se protégeant le mieux possible le visage avec l’un de ses bras sur lequel s’écrase mollement un nombre conséquent de figue, houspille ses compagnons et les autres clients de la taverne afin que l’on lui procure des figues pour qu’il puisse riposter. A son grand désarroi, la totalité des figues de l’auberge se trouvaient dans le panier dont c’était emparé Gobiro, empêchant toute riposte. Le fâcheux, refusant d’avouer son évidente infériorité, se saisit d’un pilon de poulet et se précipita en direction de son ennemi pour lui faire tâter de cette nouvelle arme.
Encombré par son panier et surpris par la manœuvre traîtresse de l’aventurier, Sanskashé ne parvint pas à s’écarter à temps et fut projeté au sol. Désormais, la situation tournait à son désavantage il tentait tant bien que mal d’empêcher le pilon de poulet d’atteindre ses narines. Alors que tout semblait perdu, les troupes d’Ûraken pénétrèrent dans le bar, mettant immédiatement fin aux hostilités. Devant fournir une explication convaincante aux représentants de l’autorité, Gobiro fit ce que tout gobelin doté d’un sens de l’honneur aurait fait à sa place : il désigna son adversaire du doigt et déclara
« -C’est lui qui a commencé. Je l’avais défié à un duel de figue molle mais ce traître s’est saisi d’un pilon de poulet pour m’occire ! »
Malgré les démentis véhément de l’accusé, le capitaine de la soldatesque avait bien remarqué le pilon de poulet qui gisait dépassait encore du net de Sanskashé Gobiro, preuve irréfutable de la vilenie de l’aventurier pris sur le fait. Le coupable fut immédiatement conduit hors de la taverne alors que Gobiro jubilait intérieurement : il avait vaincu son premier ennemi dans le respect de la principale vertu de l’honneur gobelin, la délation. Ce ne pouvait être qu’un signe de Rat : il devait partir à l’aventure !
Bon, ben voila le génial leader de la bande pret a partir a l'aventure. Avec un chef comme ça il vont être dur a calmer...
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Sujet: La Rage du Rat 